Le répertoire grégorien

Le répertoire grégorien est très vaste. Il s’est composé au fur à mesure des besoins de l’Eglise en pièces grégoriennes pour les divers offices (Messe, Liturgie des heures, …).

On trouve de brèves antiennes pour l’Office, dans un style syllabique, de longues pièces, plus ornées pour la Messe.

Pour la Messe, le répertoire grégorien se divise en trois parties :

  • le répertoire pour l’assistance : Kyriale (Kyrie, Gloria, Sanctus, Agnus Dei) et Credo ;
  • le répertoire pour la chorale : Propre du jour (Introït, Graduel, Trait, Alleluia, Offertoire, Communion) ;
  • le répertoire pour le prêtre : oraisons, préfaces, lectures, Evangiles.

  Kyriale

On compte 18 Kyriale utilisés à l’occasion des diverses fêtes liturgiques.

Actuellement, chaque Kyriale comprend : un Kyrie, un Gloria (sauf pour l’Avent, le Carême et la messe des Défunts), un Sanctus, un Agnus Dei. A l’origine, les manuscrits présentaient une liste de Kyrie, de Gloria, de Sanctus et d’Agnus Dei.

Principaux Kyriale :

  • Messe I «  Lux et Origo » : pour le Temps Pascal ;
  • Messe II « Fons bonitatis » : pour les Fêtes Solennelles ;
  • Messe IV « Cunctipotens Genitor Deus » : pour les Apôtres ;
  • Messe VIII « De Angelis » ;
  • Messe IX « Cum jubilo » : pour les Fêtes de la Sainte Vierge ;
  • Messe X « Alme Pater » : pour les Fêtes de la Sainte Vierge ;
  • Messe XI « Orbis factor » pour les Dimanches du Temps Ordinaire ou Dimanches après la Pentecôte ;
  • Messe XII « « : pour les Dimanches du Temps Ordinaire ou Dimanches après la Pentecôte ;
  • Messe XVI « « : pour les féries ;
  • Messe XVII « « : pour les dimanches de l’Avent et de Carême ;

 

Pièces du Propre

  •    L’Introït, propre à chaque fête ou jour, est le chant d’entrée de la Messe. A l’image du tympan à l’entrée d’une église, il nous introduit dans le mystère que célèbre la liturgie du jour. La Présentation générale du Missel Romain précise les trois fonctions de l’Introït : accompagner les procession d’entrée du célébrant et de ses ministres (A ce titre, l’introït fait partie des chants dits processionnaux), favoriser l’unité des fidèles présents, favoriser l’entrée dans le mystère célébré. Il est très souvent tiré des psaumes et se rapproche par son style et sa composition semi-ornée des antiennes.

L’introït tient donc une place importante dans le répertoire. Bien souvent, les fidèles connaissent les pièces pour les jours de grande fête.

  •    Le Graduel, qui tire son nom des degrés (gradus) sur lesquels chantait le chantre soliste, suit la lecture. Tiré des psaumes, il ne lui reste plus que deux versets : le corps du graduel et le verset. Sa composition est beaucoup plus ornée que l’introït. Le compositeur met en relief les mots du texte choisi par de grande vocalise.

Souvent, ils sont construits par centonisation, à savoir par l’association d’un certain nombre de formules musicales prises ça et là. Le terme «centonisation » vient de centon : « Le centon était une couverture et aussi un vêtement grossier faits de pièces et de morceaux d’étoffes et de couleurs différentes, dont se servaient anciennement les pauvres et aussi les soldats soit pour couvrir leur lit, soit pour défendre leur propre corps contre le froid et les intempéries. Au sens figuré on appela centon, un poème, un discours, une composition littéraire quelconque, formés de vers, de demi-vers, d’incises, de périodes, de fragments pris ça et là dans un poème ou dans les œuvres d’un auteur, ou de plusieurs auteurs, de telle façon cependant que ces fragments cousus ensemble présentaient une toute autre signification. » (Dom Ferretti, Esthétique grégorienne).

D’autres graduels sont construit par mélodie-type : une mélodie sur lequel on associe différentes paroles (par exemple le graduel « Justus ut palma ».

  •    L’Alleluia, mot d’origine hébraïque qui signifie littéralement « Louez le Seigneur ». Il précède l’évangile hors le temps du Carême. A sa place, au temps du Carême, on chante le trait. C’est le plus tardif des chants du propre. Il se caractérise par une longue vocalise sur la dernière syllabe du mot « Alleluia » encore appelé jubilus. La parole ne peut plus exprimer ces sentiments, seul reste ce cri de jubilation. Les compositeurs ont aussi utilisés le principe des mélodie-types.
  •   Le Trait : il remplace l’Alleluia au temps du Carême. Il s’agit d’une psalmodie ornée. Les versets du psaume se succèdent avec des formules d’intonation, de médiantes et de cadences finales. Les traits sont écrits en 2e et 8e modes. Dans le même esprit, on trouve les Cantiques de la Vigiles pascale.
  •   L’ Offertoire : ce chant apparaît vers le IVe siècle. St Augustin écrit un ouvrage pour défendre l’usage introduit à Carthage de chanter des Psaumes avant les oblations. Ce chant antiphonique se chante maintenant sans verset.
  •   La Communion est très souvent en relation avec l’action liturgique qu’elle accompagne : la distribution de la sainte communion. Le style est très souvent semi-orné à l’image de l’Introït.